Die Stille der Bilder in den Bergen.
Le silence de la montagne en images.
Grandiose. Enfin un peu de temps frais. Pendant que les deux autres visites chacun de leur côté la ville d'Interlaken, je me paie du temps frais, glacial même.
En embarquant dans le train à partir de la gare Interlaken Ost, il faut compter près de 2h30 et trois trains différents pour atteindre le sommet. À 8h00, il fait 2C au sommet et déjà 26C en quittant l'hôtel. Mon objectif de la journée est de faire le Jaugfrau et le Schilthorn.
En arrivant à Landerbrunnen, premier changement de train. Il est 8h22. Quand je monte dans le second train, le bon côté, celui qui donne sur la vallée en montant est déjà complet, je dois me contenter du côté montagne. Tout le monde est équipé de caméra réflex avec des lentilles pouvant zoomer un oiseau sur une branche sur l'autre côté de la vallée, pas de place pour ma caméra de poche. De l'endroit où je suis situé, ma caméra capte plus les réflexions internes du train que la vue panoramique de l'autre côté du verre qui nous sert d'aquarium protecteur tout le long de la montée. Je pensais bien monter dans un vieux train rouge comme sur la publicité avec les fenêtres qui s'ouvrent non seulement sur l'air frais mais sur le paysage grandiose. Rendu à Wengen, je peux m'étirer le bras pour capter une image sans reflet.
L'ascension vers Kleine Scheidegg est vertigineuse et le soleil se montre lentement le bout du nez dans le fond de la vallée. La journée s'annonce encore magnifique contrairement à la pluie annoncée hier.
Arrivé en bout de ligne, changement de train. Ce sera le dernier qui monte au Jungfraujorn à 3 454 mètres d'altitude. Il s'agit de la voir ferrée la plus haute d'Europe. Plus le train prend de l'altitude, plus la température se refroidie. Et ça, c'est une bonne chose qui arrive à point après avoir supporté la canicule depuis mon arrivée en Suisse, il y a déjà une semaine. Eigergletschet sera la dernière station avant d'entrer dans le long tunnel qui mène au sommet. À cette hauteur, le roc de la montagne laisse des traces marquées par le soulèvement des montagnes lors des collisions des continents il y a plusieurs millions d'année. L'érosion par le déplacement des glaces laisse également sa trace.
Rendu au sommet, il fait maintenant 5C. Je sors de la gare et me dirige directement au point le plus haut. Il faut marcher une bonne distance dans un tunnel creusé à même la paroi rocheuse. Je suis dans un congélateur naturel. Un peu plus loin, un seul ascenseur mène à cette plateforme. Je suis maintenant à 3 571 mètres d'altitude. La majorité des touristes sont gelés, moi je viens du Canada, pays de la neige et des hivers rigoureux. Un petit 5C ça se prend bien après une semaine à souffrir de la chaleur et de l'humidité.
Je dois dire que ce matin, j'ai quitté l'hôtel en bottes de randonnées, vêtements chauds et ma tuque Icebreaker. Prêt pour cette fraicheur d'été.
Je fais le tour de la plateforme à l'extérieur, la vue est sublime. Le Jungfrau garde sa couverture blanche glaciale toute l'année. Je redescends mettre les pieds dans la vraie neige éternelle. Il y a deux endroits accessibles à ce plateau glacé. Le premier donne accès à un centre de ski et de luge. Je suis du côté sud-ouest de la station. Quelques touristes s'y amusent. Je fais le tour rapidement et je m'imprègne de cette neige et du soleil qui réchauffe la surface. La température est idéale pour faire du ski.
Après, je reprends un second tunnel qui mène à la seconde sortie sur la neige, côté sud-est. Il faudra monter un peu dans cette neige granuleuse pour atteindre un second point de vue. Celui-ci donne un point de vue unique sur la source du glacier d'Aletsch qui descend jusqu'à Riedealp que j'ai visité en 2012. Ce glacier est le plus grand d'Europe.
En une heure et demie, j'ai fait le tour et je me rends à la gare pour prendre le prochain train qui redescend. Il y a foule. Aucun train ne monte, aucun train ne descend. Je vais voir une femme du service de trains et je lui demande ce qui ce passe. Elle me répond que le dernier aiguillage est brisé, et qu'il faudra quelques heures pour le réparer. Personne ne descend, pas plus qui monte.
Mon horaire de la journée vient de changer. Si le retard perdure, je ne pourrais pas me rendre au Schilthorn aujourd'hui. À la blague, je lui demande si je peux l'aider. Elle me demande si je connais les voies ferrées. Je lui réponds que je travaille dans le domaine ferroviaire depuis 15 ans, celui des voitures et non des voies ferrées. Elle me demande si je suis un professionnel, je lui réponds que je suis ingénieur. Elle veut me monter le bris en question. Je réponds que je ne peux rien faire et que je vais attendre comme tout le monde.
L'exploitant du chemin de fer donne un coupon pour un café gratuit à tous les touristes. Je retourne donc dehors prendre l'air frais. Une autre heure passe et je redescends à la gare. La femme revient me voir et me dit qu'il faut attendre une heure de plus. Je suis donc réellement cloué ici. J'aurais dû apporter des skis pour descendre plus bas.
Un second employé donne des chocolats Lindt à tout le monde, j'en prends deux immédiatement consommés. C'est le meilleur chocolat offert à cette altitude, pourquoi refuser.
Il aura fallu attendre 3hrs pour que l'aiguillage soit enfin réparé. À la vue du premier train qui monte, tout le monde applaudi. Ouf, on peut redescendre. Ça pousse de tout bord tout côté pour embarquer. On redescend. Il y aura plusieurs trains vides qui vont monter durant ma descente. Il faut que le sommet se vide avant de faire monter d'autres touristes.
Arrivé à Kleine Scheidegg, je me tourne vers le sommet, et durant la dernière heure que j'ai attendue dans le tunnel, le ciel s'est couvert. Le Jungfrau est maintenant dans la grisaille d'un orage qui s'invite rapidement. Dans la cohue pour redescendre à Lauterbrunnen, je décide de laisser passer un ou deux trains pour marcher un peu aux alentours. Le ciel est menaçant, mais ça tient le coup.
Je redescends sur mes pas vers Kleine Scheidegg et une fois dans le train, l'orage arrose généreusement la région. Ouf, je suis à l'abri. Je n'avais pas apporté de vêtements de pluie ce coup-ci. À l'inverse de la montée, je décide d'aller vers le soleil, donc je ne redescends pas par la même voie ferrée. Je prends la direction de Grinderwal. Ça me donnera un peu de temps avant que la pluie me rattrape puisqu'elle ne semble pas se diriger vers l'est. Ce détour sera plus long mais je verrai un paysage différent.
La descente se fait dans un train beaucoup plus rustique, avec de grandes vitres qui s'ouvrent et de bonnes vieilles banquettes de bois. Le train est vide dans cette direction, je me suis donc déplacé d'un côté à l'autre librement pour prendre des photos tout le long de la descente. Le paysage est beaucoup plus grisonnant mais très différent de la montée.
J'ai donc eu une journée toute fraiche, un repos à la chaleur accablante des derniers jours. Dès que le train a franchi les 1 000 mètres d'altitude, la chaleur a immédiatement été ressentie, frappant comme effet. Chaud et humide, très contrastant à la fraicheur de la montagne.
Je n'aurais donc pas vue les hauteurs du Schilthorn aujourd'hui. Primo, le retard causé par le bris d'aiguillage rendait l'aller au Schilthorn impossible puisque je ne pourrais pas attraper le dernier téléphérique qui monte. Secondo, l'orage venait du sud-ouest, à l'endroit où le Schilthorn a disparu dans les nuages avant le Jungfrau. Pas de chance, ce sera pour une autre fois.
Retour à 17h30 à Interlaken. Il a plu également ici, à la différence qu'il a fait très chaud. Au souper, vers 20h, un violent orage s'abat à nouveau sur Interlaken, à la différence que la température a chutée de plusieurs degrés, résultant enfin d'une température fraîche pour le reste de la soirée. Après le souper, nous décidons tous les trois de monter au Schilthorn tôt demain matin avant d'embarquer sur nos vélos. La météo annonce de la pluie toute la journée, donc nous réévaluerons demain matin.
2 commentaires:
Cher Blogger, qu'elle belle journée en solitaire. Vous avez su avec votre si belle plume nous rendre l'âme de votre journée. C'est assez contrastant je dois dire comme ambiance et ça valait le coût de vivre cela. Encore une fois, merci pour ces clichés si grandiose. La vie est belle!
Pour goûter aux plaisirs de l'hiver, il faudra que j'y revienne en saison hivernale pour voir la Suisse avec sa couverture blanche. Il reste tant à voir et à faire.
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