Résumé de la journée en quelques mots: début de la montagne, et il a fait très très très chaud. Nos GPS respectifs ont enregistré des températures entre 31 et 34C toute la journée. Ceci sans tenir compte d'un petit facteur humidex.
Avec ces températures des derniers jours, la nuit dernière fut très courte pour tout le monde. La climatisation inexistante n'aide pas à bien dormir et je commence à souffrir du manque de sommeil.
Départ de Luzern vers 9h00 ce matin. Il fait déjà 26C et le ciel est d'un bleu azure. En ville comme tous les grands centres, les pistes cyclables sont marquées d'une bande rouge au centre de la chaussée ou en bande jaune sur le côté. Inhabitué, il faut gérer la circulation des deux côtés du vélo, tout comme les feux de circulations.
En sortant du coeur de la ville, nous longeons le lac des Quatre Cantons jusqu'à Hergiswil pour prendre la direction de Brunig. La vue sur le lac tout comme le Pilatus est superbe. À droite, un petit vignoble, à gauche un vélo coloré.
En quittant le lac des Quatre Cantons, nous passons devant la gare d'Alpnachstad, l'endroit visité hier pour monter au Pilatus. La route mène vers Sarnen sur un faux plat. Le lac de Sarnen donne sur un paysage semi montagneux.
En arrivant à Giswil, il y a un trafic monstre. Les automobiles sont tous stationnés sur la route qui mène à Brunig. Nous arrêtons acheter de l'eau en bouteille. Je demande à un automobiliste si la route du col est fermée. Il ne parle pas anglais, je ne parle pas allemand. Je demande à une dame dans une autre voiture et elle écoute la radio et m'annonce que la route est fermée pour Brunig.
Nous décidons de remonter le trafic sur quelques kilomètres et la route est bien fermée. Mais il s'agit du tunnel de Giswil qui mène plus haut vers Brunig. Nous continuons notre route sur une route locale pour suivre la route #9 de SwissTrails, celle qui monte au col de Brunig. En sortant de Giswil, la route #9 mène vers Kaiserstuhl. Elle ne fait que 3km mais attention, dénivelé moyen de 12%. Facile n'est-ce pas? Inutile de rappeler qu'il fait maintenant 32C et nous montons sous un soleil de plomb. Le bitume surchauffe l'air ambiant. Il fait très chaud et par chance, nous ne croisons que 5 ou 6 voitures qui passent par cette route locale. La montée fut pénible, mais nous y sommes tous arrivés.
La surprise, une fois cette montée terminée, est une vue extraordinaire sur le lac de Lungern. Un vert jade met en valeur toute la beauté du lac et des sommets enneigés en arrière-plan.
Nous roulons quelques 500 mètres et la route est à nouveau fermée, cette fois-ci par la Polizei. Un camion a renversé sa marchandise sur la chaussée. Nous attendons quelques minutes. Deux piètons passent et nous y allons. Une policière nous demande de marcher à côté de nos vélos et sur le bas-côté de la route. L'enquête est en cours et la route demeure fermée pour les automobilistes.
Cela nous permet de rouler librement sur la route vers Lungern. Sur la voie opposée, la file d'attente s'allonge sur toute la longueur du lac. Pendant ce temps, nous pouvons ralentir ou accélérer le rythme comme bon nous semble. Aucune voiture ne peut nous suivre.
En quittant Lungern, nous poursuivons l'ascension vers Brunig par la route #9 de SwissTrails. En 2012, j'avais déjà eu la mauvaise surprise de devoir rouler sur des tronçons de routes qui passaient du bitume aux graviers. Sur le plat, ça peut aller. Il faut rappeler que nous avons de vélos de courses, pas des vélos de montagnes. Nous avons eu à descendre un bon 3km hier avant d'arriver à Luzern.
Nous quittons Lungern par la route Chapelistrasse qui elle aussi monte à fort dénivelé. Nous sommes rendus exactement à 878 mètres des 1000 mètres à monter. La belle petite route se transforme en chaussée de gravier, toujours avec un dénivelé de quelques 8%. Chaque coup de pédales donné énergiquement fait glisser et tourner la roue arrière dans le vide. L'effort demandé est beaucoup trop grand en plus de cette chaleur suffocante.
Après avoir fait quelques centaines de mètres, nous décidons de redescendre vers Lungern 3 ou 4 km plus bas. Nous avons deux solutions. Primo, se taper la route nationale avec le trafic, ou bien trouver la gare de train qui nous permet de monter au sommet. En effet, tous le long de cette montée, il y a une ligne de chemin de fer à crémaillère. Donc, un train monte au sommet. Il n'en coûtera que 2CHF pour chacun des vélos. La montée des derniers 250mètres se fait à l'air climatisée dans un train des plus modernes.
Tout le long de la montée, nous surveillons la route #9 qui longe la voie ferrée. Effectivement, jusqu'au sommet, cette route alterne sa surface entre bitume et graviers. Notre choix s'est avéré être le bon. Arrivé au sommet en moins de 7 minutes, nous n'avons aucun mérite pour cette fin d'ascension, bien que nous ayons presque complété celle-ci.
Après ce petit tour en train, nous trouvons un restaurant avant de poursuivre l'ascension. Il manquera, selon nos GPS quelques 60 mètres de dénivelé entre la gare et le sommet. En franchissant la limite de la terrasse, nous recevons un accueil des plus bêtes. Un groupe d'allemand arrive après nous et il est agréablement accueilli et les menus leurs sont déjà donnés. Je commence à demander si elle parle anglais (in English, of course), rien aucun signe, je demande en français si elle parle français. Elle se tourne et nous comprenons clairement l'allemande ce coup-ci. Elle lance les menus et dit à une autre serveuse que nous sommes français et elle tourne ses bottines et quitte. Je lui réponds, nous sommes Canadiens.
Nous avons aucun service et décidons de quitter. Elle nous croise du regard étonnée que l'on quitte. Courtoisie zéro. Service zéro. Français pas bienvenu.
Nous redescendons vers la gare de Brunig et recevons un tout autre service avec sourires et courtoisie. Lunch et breuvages. Nous remontons sur nos vélos pour la dernière section à monter. À ma grande surprise, il n'y a pas de pancartes comme je les aime pour identifier le sommet du col. La vue donne à nouveau sur les sommets enneigés de la région (Susten, Grimsel et le dos du Furka). On peut voir au loin le Jangfrau avec son chapeau blanc plus imposant.
La descente vers Meiringen, beaucoup plus bas, se fait sur les freins, jusqu'à en avoir mal aux doigts et aux mains, tant il faut freiner. Jusqu'à Huhfluh, la route est pavée comme la surface d'une table de billard. La route #9 tourne à droite sur une route locale très étroite, rue Ahoren. Ça descend avec un dénivelé très fort. Le bitume est excellent sur la majeure partie et à quelques endroits il faut ralentir.
Le paysage sur la descente est à nouveau à couper le souffle. Les maisons et fermes sont accrochées à flanc de montagne, la vraie belle vie, quoi.
Malheur. En montant vers Brunig, la route se transformait en gravier pour les 3 ou 4 derniers kilomètres. Ici, c'est l'inverse. Routes superbement entretenues et d'une douceur de roulement à rendre jaloux nos routes au Québec. Nous sommes quand même ici sur des routes en montagne où la neige tombe en plus grande quantité par rapport au Québec. Les 3 ou 4 derniers kilomètres sont en graviers.
La descente se fait au même rythme qu'une montée à fort dénivelé puisque nos roues étroites ont une stabilité fragile dans le gravillon parfois acéré.
Au bout de cette longue descente, nous rentrons dans Meiringen pour se diriger directement vers les gorges du l'Aar. Prévue demain, nous en avons profités dès maintenant.
Ces gorges sont connues pour être les plus belles de Suisse. Elles sont particulièrement intéressantes à voir et de plus, l'eau qui y descend des glaciers apporte une fraicheur marquante avec la température extérieure. À certains endroits, nous nous retrouvons dans une glacière, et l'on ne s'en plaint pas.
En allant souper, nous croisons Sherlock Holmes, pas en personne mais la statue en son honneur.
Meiringen était en fête ce soir, le Music Fest local. Toute la population était réunie à cette grande fête familiale.
2 commentaires:
Jour 6 Luzern à Meiringen par le col de Brunig, ouf je suis assez essouflé de vous lire en cette 6e journée. De la pure folie je crois avec ce soleil de plomb. Mais qu'est-ce qui pousse une gagne comme ça à ne pas rebrousser chemin. Le jour 6 pour moi est celui le plus essouflant à suivre, il donne des vertiges et des étourdissements et non pas dû au soleil mais pas la complexité des virages, routes, ponts, train et sans compter cette dame a mauvaise attitude Et bien elle a manqué quelque chose dans sa vie soit une belle rencontre. Alors un peu de repos pour suivre le jour 7 . Que sera-til celui-là. Merci encore pour ces beaux paysages.
Seul Dieu se reposa le 7e jour, pas nous ;o)
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