dimanche 19 juillet 2015

Jour 10 Thun à Gstaad

Ce matin, nous quittons le lac de Thun en direction de Gstaad. La température est déjà à 26C et elle ne fera que se réchauffer au fur et à mesure que le soleil prendra de la hauteur. Le mot d'ordre de la journée sera encore hydratation.

Je suis également particulièrement fatigué, pas par l'effort mais par le manque de sommeil. Depuis que je suis en Suisse, je ne dors pas beaucoup, la chaleur et l'humidité dans les chambres n'aident en rien. Je suis habitué à dormir au sec et dans une chambre très fraiche. La clim fonctionne en permanence à la maison par temps chaud, et surtout humide. Je quitte donc ce matin les deux yeux dans le même trou.

À quelques 10km de Thun, le lac fait place à la montagne et ses différentes vallées que nous allons traverser. La distance totale d'aujourd'hui est de plus de 65km avec un dénivelé de plus de 1000 mètres. À certains endroits, ce sera des pentes à plus de 15%.

Jusqu'à Wimmis, nous suivons la route régionale assez fréquentée et nous prendrons pour le reste du parcours les routes d'alpages qui offrent un meilleur panorama et très peu de voitures sur ces routes. Ces routes locales ont été empruntées pour la majeure partie du parcours en montagne pour tout le séjour.


Dès 10h00, la température dépasse les 32C et l'humidité est à 75%. Nous roulons sous un soleil de plomb et par endroits, le bitume est très récent, ce qui ajoute un facteur important de réchauffement de l'air ambiant par cette surface noir et tout juste goudronnée. 

La route choisie pour aujourd'hui nous a donné tout un paysage pour chaque kilomètre gagné. À quelques endroits, le fumier était tout juste épandu sur les terres, ce qui donnait un air plutôt moins respirable.

La majorité du temps, ça monte. Il faut s'arrêter pour prendre des photos en souvenir et reprendre notre souffle.



En retrait de la route régionale, nous ne rencontrons que deux ou trois voitures par heure. Nous avons donc la route que pour nous, une bonne chose puisque les montées sont abruptes. 




Dans les montées importantes de plus de 12%, nous courrons les coins d'ombre les uns après les autres pour se donner une pause de cette chaleur accablante. Nous croisons deux français qui ont débutés leur parcours à Bâle. La température rencontrée la semaine dernière dépassait les 40C, du jamais vue dans cette région. À la différence de nous, ils faisaient du cyclotourisme, contrairement à du cyclosportif. Eux transportaient tout leur bagages, alors que nous, les bagages sont transférés d'un hôtel à l'autre. Nous ne partons le matin qu'avec notre petit bonheur et l'oeil avide de rencontrer sur la route de nouveaux paysages. 


Plus l'on monte, plus il fait chaud, moins j'endure cette chaleur. Normalement, à la maison, je sors rarement faire un effort de la sorte sous une chaleur aussi accablante et humide. Par endroit, le bitume est tellement nouveau, que la chaleur du soleil s'amplifie sur cette surface fraichement goudronnée. On sent même le différentiel de chaleur en changeant de zone de bitume.



En pleine montée, il restait quelques deux kilomètres avant d'atteindre le sommet de cette colline que le bitume a fait sa place au gravillon. Une difficulté de plus. Depuis notre ascension de Wimmis, le bitume s'est échangé contre le gravillon à quatre reprises. En vélo de route, et surtout en montée, les deux ne font pas bon ménage. Nos roues arrières glissent sur l'effort sur le pédalier.


Arrivé à Weissenbach, je frappe mon mur. La chaleur me jète à terre. Il est déjà 12h30. J'ai faim et je veux boire quelques choses de frais. Mon frère part faire du repérage pendant que je demeure à l'ombre sous un beau petit pont. Les restaurants qu'ils croisent sont fermés. Nous nous rendons à la gare du même nom, il n'y a qu'une distributrice de boissons gazeuses et des chips. Je ne veux pas de chocolats ni de chips, j'ai un mal de coeur. Un automobiliste s'arrête et je lui demande si les restaurants sont tous fermés le dimanche dans la région. Il me répond que plusieurs sont fermés fautes de profits. Le resto le plus proche s'avère être à 5km sur la route régionale. 


Après m'être rafraîchi la tête dans une fontaine, nous repartons lentement. Dans les montées les plus abruptes, mon frère me pousse, je suis vidé. Nous ajoutons un autre 150 mètres de dénivelé à la journée et un restaurant se pointe à l'horizon. 

Durant la pause du lunch, quatre suisses francophones de Nyon nous font la causette. Ils adorent l'accent d'outremer. Ils nous disent que la température est exceptionnelle, et que la canicule est du jamais vue. Normalement, elle dure deux ou trois jours. Cela fait maintenant trois semaines que ça dure. 

Nous reprenons nos forces, faisons le plein d'eau fraiche et repartons en direction de Gstaad. Dans le village de Zweisimmen, nous quittons la route régionale pour prendre la route #9, qui passe par les routes d'alpages. Dès le début, une montée de 4km à 12%. Tout le monde y va à son rythme, et je deviens maintenant le plus lent des trois. Je suis le seul que cette chaleur écrase au tapis. Les deux autres n'ont aucun problème sauf si ce n'est la montée elle-même. 


Un peu avant Saanenmoser, la chaleur me jette au sol. C'est l'abandon. Il reste encore 8km de montée pour quelques 320 mètres de dénivelé. L'un de nous a déjà pris de l'avance. La gare que l'on vient de passer indique un train dans 13min. 


Nous montons chercher le troisième, et je leur propose de continuer sans moi, le tracé est de toute façon sur tous nos GPS. Ils me suivront donc vers le train et nous redescendons quelques 2km. Pour la première fois, le train n'est pas à l'heure. Deux groupes électriques ont lâchés sur la locomotrice. Ça monte presqu'à notre vitesse. Je propose de descendre à la station au sommet mais tout le monde a hâte d'être à Gstaad. Nous descendons vers Gstaad en train.

Arrivé à la gare, il faut rouler 2km pour se rendre à l'hôtel. Douche et l'on redescend sur le vieux Gstaad pour souper. 




Demain en quittant Gstaad, nous allons monter au château faire nos curieux avant de prendre la direction de Montreux, dernière ville de notre périple tous les trois ensemble.

Note: La température tout au long de cette journée s'est maintenue au-dessus des 33C, avec une humidité au-delà des 75% et des pointes de 36C, voir 37C par moment. 



9 commentaires:

Anonyme a dit...

Blogger, quelle journée. Cette foutu chaleur ne peut venir à bout de vous. Ce n'est pas vrai qu'elle va laisser de l'ombre sur cette aventure. Alors on se retrousse les manches et on regarde ce qui viendra. Zermat vous attend impatiemment alors il faut reprendre du poil. Tout de même, rien n'est gâcher avec ces magnifiques photos que nous pouvons contempler. Encore une fois à gagne on est plus fort et heureusement. Une bonne douche, du repos et l'énergie reviendra. Nous avons tant hâte de terminer cette aventure avec vous trois. Merci encore.

Anonyme a dit...

Au faites Blogger, quel sera la journée ou l'on cliquera sur votre oeuvre et que plus rien ne paraîtra.

Anonyme a dit...

Ouf! bravo encore à vous trois! quel exploit rouler avec cette chaleur et humidité ...Les beaux paysages et la découverte de la Suisse vous encouragent certainement à rouler! Merci pour les belles photos et les infos ... très intéressant comme blog ...et surtout lâchez pas ... Continuez à bien vous hydrater ...même si un certain pied semble supporter davantage la chaleur.. ;-)

Fred a dit...

Au retour à la maison, après avoir fait le résumé et avoir ajouté quelques vidéos.

Fred a dit...

L'aventure à trois se termine demain à la gare de Montreux et se poursuivra individuellement de chaque côté.

Fred a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Fred a dit...

C'est le déroulement du paysage qui nous incite à rouler davantage, trop beau.

Unknown a dit...

Lâche pas mon Fred... faut faire le plein d'eau et le plein de dodo... ;-)
a+
jp

Fred a dit...

Le séjour à vélo vient de se terminer à Montreux. À suivre dans mon prochain texte. Demain, Zermatt en mode molo rando et vélo de montagne jusqu'à samedi

Publier un commentaire